WELCOME BACK. PV Jhanuem.

Pour la énième fois depuis seulement dix minutes, Lihonèla tira sur sa tunique comme si celle ci devenait plus courte à chacun de ses pas. Forcément elle remontait de deux centimètres lorsqu'elle se remettait en marche, mais à partir de là la tunique ne bougeait plus. Pourtant 'nèla en avait l'impression. Elle s'arrêtait, jurait, tirait sur sa tunique, se remettait en marche et soupirait. Il faut dire que son manège en plein milieu des rues de Beverly Hills ne parraissait pas complètement inaperçu; mais la jolie brunette n'en avait rien à faire. Les choses pouvaient s'empirer : Imaginez que l'homme de votre vie vous revoit après 1 an et demi et vous découvre à moitié nue dans la rue. Okay'; c'était exagéré, mais Lihonèla regrettait de ne pas avoir mis un jean sous sa tunique bleu ciel, à la place de ce legging un peu trop transparent à son goùt. Pourtant, elle avait bien prit deux heures à choisir sa tenue. Ses bottines claquant au sol, elle continuait donc son manège en marmonnant des injures, remontant les bretelles de son sac à main sur son épaule, passant sa main dans ses longs cheveux châtains d'un air nerveux.

Bon dieu de bon sang, c'était quoi encore le numéro. Le 196. Oui; c'est ça. Elle y avait habitée plus d'un an et ne s'en rappellait pas ? C'était plutôt qu'elle ne voulait pas s'en rappeler. La petite villa était pourtant toujours là, dressée, blanche et majestueuse au milieu des autres. Celles qui l'entouraient étaient souvent plus grande, mais aussi beaucoup moins charmantes. Lihonèla se souvenait parfaitement avoir choisit cette demeure avec Jhanuem, quelques mois seulement après leur rencontre. Ils avaient tous deux de bons métiers et de l'argent de côté, cela n'avait pas été un problème. Enfait, c'est elle même qui sur un coup de tête s'était écriée que c'était la maison de ses rêves. Ramenant un matelas et une bouteille de champagne le soir même pour fêter l'achat et leur futur maison, ils l'avaient baptisé comme il se le doit ... Seulement un an plus tard Jhanuem lui avait fait sa demande de mariage.

'nèla se crispa, inspira fortement pour ne pas perdre toute volonté et se retourner pour s'éloigner en courant de cet endroit trop émouvant. Elle se sentait ridicule, bête, lâche, & toujours amoureuse. La pensée de se retrouver face à lui faisait battre son coeur de trop. Elle tenta donc de contrôler sa respiration, tout en relevant ses lunettes de soleil pour les poser sur sa tête. Heureusement qu'elle n'avait pas emmener la petite. Inspirant de nouveau, elle fit les quelques pas qui la séparait de la grande porte de la demeure. Alors que son doigt effleurait la sonnette, elle vit que son prénom avait été déchiré. Se mordillant la lèvre, elle appuya tout de même sur la sonnette avant de reculer d'un pas tout en serrant son sac à main contre elle. Lihonèla redoutait tellement qu'il ne soit pas là, ou qu'au contraire ce soit une jeune femme inconnue qui ouvre la porte ... Pour la peine, à cette pensée, elle hésita sérieusement à se retourner et repartir pour de bon.

Jhanuem ▬ Lihonèla ?

L'attente semblait durer une éternité; le temps semblait s'être arrêté, ou au contraire aller tellement vite sans que rien ne bouge. Lihonèla basculait d'un pied à un autre, se mordillant la lèvre inférieure d'un air incertain, les sourcils fronçait par ses pensées et le stress qui l'envahissait peu à peu. Elle sentait ses doigts trembler, son sac à main glisser sur son épaule. Pourtant, contrairement à auparavant lorsqu'il s'agissait de sa tunique, 'nèla ne bougeait pas, ne rectifiait pas. Le temps semblait rester en suspension ... Quand enfin la porte s'ouvrit lentement. Dévoilant un jeune homme magnifique, ayant pour seul vêtement une serviette autour de la taille. Bouche bée, 'nèla cessa de respirer jusqu'à ce qu'il prononce son prénom. Ce jeune homme la connaissait ? *BAFF* Qu'est ce qu'elle était bête. La surprise l'avait rendue bête et naïve, et voilà enfin qu'elle réalisait que ce n'était ni un rêve, ni une illusion : Jhanuem était réellement face à elle. Lihonèla sentit son sac à main glisser encore plus sur son épaule, puis son bras ... Jusqu'à ce qu'il s'écrase au sol, sans vider son contenu heureusement, alors qu'elle n'arrivait toujours pas à réagir. Afin de faire quelque chose, Lihonèla toussa un bon coup & laissa échapper un juron alors qu'elle ramassait précipitamment son sac à main. Par quoi on commence ?

Jhanuem - Lihonèla ?
Lihonèla - Jhanuem ...

Elle leva ses deux bras avec un sourire triomphant, du genre "Tadaaaa (...)". C'était ridicule, le pauvre allait croire que c'était du foutage de gueule, mais s'en était pas. Juste du stress incontrôlable qui lui fit même échapper un petit ricanement doux d'entre ses lèvres. Comme si cette situation avait quelque chose de drôle. Elle ne l'avait même pas revut depuis ce matin où elle lui avait dit qu'elle partait, ses bagages dans les bras. Leur seul contact après cela avait été pour le divorce, et encore, étant fait à l'amiable malgré tout, ils n'avaient pas eu besoin de se refaire face.

'nèla avait envie de lui sauter dans les bras, se sentir comme une plume contre le corps de Jhanuem, comme si plus rien n'existait, plus rien d'importait. Elle avait envie de s'emparer de ses lèvres, de passer sa main dans les cheveux encore humides du jeune homme; elle avait même envie de lui faire un café : rituel d'avant. Cependant elle ne pouvait se permettre rien de tout cela. Il devait la haïr, ou du moins presque, un sentiment proche. Bref, alors, pour toute approche elle fit un peu en avant, affichant un sourire timide.

Lihonèla - Bonjour ... J'ai besoin de te parler. Ahem. Je ... Tu. Tu pourrais peut être enfiler quelque chose avant, non ? Je ... Je suis vraiment désolée d'arriver ainsi à l'improviste. Un coup de fil, ou autre. Cela me paraissait décalé, faux. Tu as un peu de temps à m'accorder là ? ... S'il te plait, arrête de me regarder comme ça. Mon dieu; Jhanuem ... Tu m'as manqué.

La jeune femme n'osait toujours pas bouger; elle ne savait pas ce qu'elle était censée dire, ce qu'elle avait le droit de dire. Versant ses paroles telle une fontaine lente, elle pinça ses lèvres pour arrêter de dire dire des conneries et des choses inutiles. Son regard semblait toujours inquiet et perplexe, ses doigts tremblant légèrement que Lihonèla serraient contre elle afin qu'il ne s'en aperçoive pas.

Comment pouvait-elle revenir après un an et demi d’absence, après avoir foutu en l’air leur mariage. Comment pouvait-elle venir sonner à sa porte et lui demandait pour lui parler. Il n’en croyait pas ses yeux. Son regard ne bougeait plus, il ne faisait que de fixer la belle Lihonèla. Aucune parole ne sortait. Rien, il était comme mort, décomposé. La nostalgie vint l’envahir d’un coup. Tous ces moments qu’ils avaient partagés. Tout ce qu’ils s’étaient promis. A ce moment là, ils étaient encore très jeunes, ce n’étaient que des gamins. De plus, Jhanuem préférait mettre son boulot en avant, avouant qu’il leur fallait assurer leur avenir avec l’agent qu’il gagnait avant de penser à autre chose. Mais, c’est vrai que par la suite, il aurait bien aimé construire une famille avec elle. Pouvoir évoluer autour de petites Nèla ou de petits Jha. Mais, tout était parti en fumées après sa grande disparition.

Ce jour là d’ailleurs, il s’en rappellerait toute sa vie. Il s’était levé comme d’habitude avec le sourire, content de partager une nouvelle journée avec sa femme. Mais, en ouvrant les yeux, il découvrait un champ de bataille dans sa propre chambre. Les armoires et tiroirs étaient ouverts, des vêtements envahissaient toute la pièce et des valises partout. Puis, cette tornade portant le prénom de Lihonèla ne faisait que des allers-retours entre ses valises et les armoires. Entre deux, elle sautait pour éviter tout ce qui trainait par terre. Après quelques minutes à héberger et à se demander se qui se passait, Jhanuem se leva et essaya d’attraper Lihonèla. C’est quant elle finit ses valises et qu’elle les amena dans le salon qu’ils s’expliquèrent enfin.

Jhanuem ▬ Lihonèla ? Tu prends des vacances ? Tu fais quoi là ?
Lihonèla ▬ Je dois partir Jha, tu comprendras plus tard. Je ne peux pas t’expliquer maintenant, je suis désolé.
Jhanuem ▬ Comment ça ? Mais, tu sais si tu fais une connerie, ce n’est pas grave. Je te pardonnerais, je te jure.

Mais, elle n’écouta même pas mes paroles, elle prit ses valises et s’en alla. Avant de partir, elle se retourna, alors qu’elle était à la porte. Et lui sortit un désolé d’est plus sincère. Mais, malgré cela Jhanuem ne comprenait toujours pas, il comprenait seulement qu’elle allait partir, pour de vrai. Devant elle, il se rappelait de leur conversation.

Lihonèla ▬ Jhanuem, je suis désolé, il faut que je parte. Il faut que je quitte cette ville. Je suis désolé, on doit mettre fin à notre mariage, ce sera mieux ainsi.
Jhanuem ▬ Mais pourquoi tu me dis cela Lihonèla ? Tu ne peux pas me laisser tomber. On est si bien ensemble, il n’y a rien qui fosse notre amour. Je ne veux pas que tu partes, je ne veux pas que tu me laisses seule. Tu n’es d’ailleurs pas obligé de partir. Reste avec moi.
Lihonèla ▬ Je suis désolé Jhanuem, je m’en vais. Je t’assure que je ne peux pas rester. Crois-moi, c'est mieux ainsi. Je t’aime Jhanuem et je t’aimerais toujours, ne l’oublie jamais.

Ce qu’il n’oubliera jamais est son dernier geste. Elle prit la main de Jhanuem et lui déposa dessus son alliance. Cet objet si précieux pour le jeune homme. Il savait qu’en même temps, pour lui, cela représentait vraiment la fin de leur magnifique couple. Jhanuem avait alors posé pendant de très longue seconde, son regard sur cette alliance, qu’il avait acheté un an auparavant tandis que Lihonèla s’en allait. C’était la dernière image qu’il avait eu d’elle.

Mais revenons à ce jour, ce jour où Jhanuem se sentait très mal. Mais, il savait que Lihonèla devait se sentait encore pire que lui. Il écouta ses premières paroles qui devaient ressembler à celle-ci.

Lihonèla ▬ Bonjour ... J'ai besoin de te parler. Ahem. Je ... Tu. Tu pourrais peut être enfilé quelque chose avant, non ? Je ... Je suis vraiment désolée d'arriver ainsi à l'improviste. Un coup de fil, ou autre. Cela me paraissait décalé, faux. Tu as un peu de temps à m'accorder là ? ... S'il te plait, arrête de me regarder comme ça. Mon dieu; Jhanuem ... Tu m'as manqué.

Il l’écouta sans bouger et prit en compte tout. Seule la dernière phrase. Il ne fit comme ci, elle ne l’avait pas prononcé. C’est vrai qu’elle aussi elle lui avait manqué et qu’il rêvait de la prendre dans ses bras mais il n’oubliait pas non plus comment il avait ramé après son départ. De plus, cette simple phrase lui avait fait tellement mal. Il se regarda par la suite. C’est vrai qu’il était encore serviette et qu’il n’avait pas encore pris la peine d’aller se changer. Il se recula de la porte d’entrée, laissant un espace pour que Lihonèla puisse passer.

Jhanuem ▬ Entre et fais comme chez toi, hum, comme avant. Enfin, tu connais la maison. Je vais me changer.

Jhanuem laissa Lihonèla entrait et prendre place tandis que lui se dirigea vers la chambre, cette fameuse chambre, où il enfila des vêtements. Il fit simple et vite. Un jean et un polo noir. Le plus simple du monde mais qu’est ce que ça le rendait encore plus sexy qu’il ne l’était déjà. Après cela, il revint dans le salon où Lihonèla avait pris place dans le canapé. Il ne prit pas la peine de s’assoir à coté d’elle mais pris une chaise qu’il installa devant la jolie femme et s’installa.

Jhanuem ▬ Ca fait un an et demi. Un an et demi que tu es partie alors j’espère que ce que tu as à me dire est aussi important pour que tu reviennes tout d’un coup dans ma vie, dans cette maison.

Cet homme là, ce n'est pas comme si elle le voyait comme ça, torse nue avec une simple serviette autour de son corps, pour la première fois. Ils étaient sortis ensemble deux ans, avait étaient mariés 7 mois ... Vous croyez sérieusement qu'elle n'avait rien vu d'autre ? Non; 'nèla connaissait tous les traits, tous les détails du corps de Jhanuem. Un corps qu'elle avait exploré des vingtaines de fois. Elle aurait pu le dessiner, trait par trait, les yeux fermés. M'enfin voilà; là ça la gênait. Un an et demi de distance, de silence. Ce n'était plus pareil. Lihonèla ne voulait pas reconnaitre ce corps, ne voulait pas être tentée. Tentée de le toucher de l'effleurer, de le dessiner de ses doigts.
Après Jha' seul trois hommes étaient passés dans son lit. & encore, c'était abominable. Une envie de vomir, de les mettre dehors à chaque fois. C'était faux, trop. & puis un bébé qui n'était pas le leur dormait à côté. C'était pas ... bien. Malsain. Evidemment cela n'avait été que psychologique. Même si elle refusait d'y penser, inconsciemment elle imaginait bien que Jha' ne s'était pas contenté de l'attendre. Etait-il devenu l'un de ces consommateurs de gonzesses ? Ou pire, avait-il trouvé une autre ? Une qui la remplaçait en mieux ... Une à qui faire un enfant et se marier avec. L'idée seule donnait envie à 'nèla de faire une crise. M'enfin, elle n'en savait rien & elle n'avait aucun droit de faire ça, ni même d'y songer.

Flash; ON.

Lihonèla - Jhanuem, je suis désolé, il faut que je parte. Il faut que je quitte cette ville. Je suis désolé, on doit mettre fin à notre mariage, ce sera mieux ainsi.
Jhanuem - Mais pourquoi tu me dis cela Lihonèla ? Tu ne peux pas me laisser tomber. On est si bien ensemble, il n’y a rien qui fosse notre amour. Je ne veux pas que tu partes, je ne veux pas que tu me laisses seule. Tu n’es d’ailleurs pas obligé de partir. Reste avec moi.
Lihonèla - Je suis désolé Jhanuem, je m’en vais. Je t’assure que je ne peux pas rester. Crois-moi, c'est mieux ainsi. Je t’aime Jhanuem et je t’aimerais toujours, ne l’oublie jamais.

Flash; OFF.

Jhanuem - Entre et fais comme chez toi, hum, comme avant. Enfin, tu connais la maison. Je vais me changer.

'nèla tenta un sourire, qui semblait plutôt figé qu'autre chose. Elle fit quelques pas pour entrer, se retrouvant dans l'entrée. N'osant trop bouger, trop faire de pas, elle l'observa, fermant la porte après elle. L'entrée était intact. Un peu plus bordélique soit'; mais sinon on aurait dit que le temps s'était arrêté dans cette maison. La déco' & les meubles, tout était exactement pareil. En fait, par instinct, 'nèla l'aurait bien suivit dans la chambre ... Histoire de savoir si c'était toujours pareil quoi. M'enfin bon, sa raison l'arrêta et elle alla s'installer sur le grand canapé, continuant à observer tout ce qui l'entourait. Des larmes d'émotions lui piquaient les yeux. Elle avait l'impression ridicule d'être comme une gamine face à ses vieux doudous, et cligna donc des yeux afin que ces foutues larmes disparaissent et ne l'inonde pas. Heureusement, cela fonctionna. Entendant des pas, elle observa Jhanuem revenir et s'installer face à elle. Ne sachant quoi dire elle fut soulagée qu'il prenne parole même si son visage se referma immédiatement. Non, elle ne pouvait pas lui sauter dessus et le serrer contre elle. Bien au contraire, ils allaient d'abord devoir parler, ce qui était bien moins aisé. Son trop plein d'émotions lui fit prendre une voix sèche, presque hautaine & elle s'en voulut immédiatement.

Jhanuem - Ca fait un an et demi. Un an et demi que tu es partie alors j’espère que ce que tu as à me dire est aussi important pour que tu reviennes tout d’un coup dans ma vie, dans cette maison.
Lihonèla - Assez important ?! Définit moi donc ce que tu veux dire par là. Qu'est ce que ça sous entend 'assez important' pour monsieur ?!

Inspirant profondément, 'nèla prit son visage entre ses mains avant de relever un regard désespéré sur Jhanuem.

Lihonèla - Excuse moi; je recommence. Quand je suis partie ... J'étais sincère. Seulement, je me rends compte que je ne t'ai pas donné une seule chance. J'ai pris pour acquis mes doutes et je me suis sauvée. La peur, le doute, la panique. Je ne voulais pas que tu arrêtes de m'aimer, que tu me regardes avec dégoùt ... Je ne l'aurais pas supporter. (...) J'étais enceinte Jhanuem.